Le foin
Le foin est absolument indispensable à votre chinchilla. Il a deux fonctions essentielles : d’une part, il facilite le transit intestinal, son absence pouvant entraîner des constipations parfois mortelles ; d’autre part, il permet à l’animal d’user ses molaires, ce qui est vital pour un rongeur. Il doit être soigneusement choisi et posséder plusieurs qualités indispensables : il doit être à grosses tiges, de première coupe (pas de « regain » ou foin d’été, celui-ci étant en général trop riche, pas toujours mûr, etc.), et parfaitement sec.
Toute trace de moisissure (taches noirâtres) est bien entendu à proscrire, et le foin doit être récolté plusieurs mois avant sa distribution pour éviter les risques de fermentation. Attention aux pesticides de synthèse et aux engrais chimiques ! Ils peuvent être très dangereux, notre petit ami étant fort sensible à la pollution. Pour toutes ces raisons, nous recommandons aux propriétaires de chinchillas d’acheter le foin dans des animaleries, plutôt que de passer directement par un paysan, et de ne surtout pas utiliser l’herbe de leur propre pelouse (bien trop fine et trop riche) ! Une fois que vous aurez trouvé une marque satisfaisant à toutes ces conditions, le plus raisonnable est de vous y tenir.
Sachez également qu’on peut se procurer du bon foin dans les centres équestres, car les chevaux ont aussi besoin d’un fourrage d’excellente qualité. Quant au stockage, il doit se faire à l’abri de toute humidité – celle-ci risquant de faire fermenter le foin – et à l’abri de tous les animaux qui pourraient le souiller (souris, rats, oiseaux, autres animaux domestiques, etc.). La ration quotidienne sera d’une poignée, distribuée si possible chaque matin. En fonction de l’importance du déchet, cette ration pourra être légèrement modifiée.

Les croquettes ou aliments complets
Une mise en garde s’impose ici, qui va à l’encontre d’un préjugé assez répandu : les aliments mis au point pour d’autres espèces ne conviennent pas au chinchilla. Celui-ci n’est ni un hamster, ni un cobaye, ni un écureuil, ni un lapin nain ; et son appareil digestif diffère notablement du leur. Il n’a donc pas les mêmes besoins qu’eux en matière de vitamines, de protéines, de lipides, de cellulose, etc. Il faut par conséquent donner à votre animal des granulés spéciaux pour chinchillas.
Ces granulés ont été mis au point par les éleveurs français de façon empirique, car aucune recherche scientifique sérieuse n’a été menée pour l’instant sur les besoins nutritifs de l’animal. Cependant, la formule actuellement commercialisée est utilisée telle quelle par les éleveurs (qui ont un niveau d’exigence très élevé), depuis plus de quinze ans, et donne entière satisfaction. Ajoutons qu’elle convient à tous les stades de la vie, du sevrage jusqu’à la vieillesse, ainsi qu’aux femelles en gestation ou allaitantes.
Il faut signaler que les premiers éleveurs utilisaient des mélanges de graines comme aliments complets, mélanges dont ils choisissaient les proportions de façon empirique. Comparée aux granulés, dont on ne peut séparer les constituants, cette formule a pour inconvénient de permettre au chinchilla, qui a un caractère « trieur », d’écarter certaines graines au profit d’autres, déséquilibrant ainsi son alimentation. On risque alors de provoquer des carences, des avitaminoses, des constipations ou des diarrhées, ce qui est impossible avec les granulés.
Les granulés doivent être durs et secs, et il importe de surveiller attentivement la durée de conservation indiquée sur les étiquettes. Si, pour une raison ou une autre, vous souhaitez changer de marque de granulés, il est préférable d’effectuer ce changement très progressivement, de manière à laisser un temps d’adaptation au système digestif de l’animal.
Quant à la ration, trente grammes quotidiens sont amplement suffisants pour un adulte, ce qui représente environ une cuillerée à soupe. Il faut absolument éviter de donner une ration trop importante, et en particulier une dose pour plusieurs jours, car cela peut engendrer deux sortes de problèmes graves. Soit les chinchillas se gavent et souffrent ensuite de constipation ou d’obésité (celle-ci pouvant entraîner, tout comme chez l’homme, des difficultés cardiaques). Soit ils ne consomment pas toute leur ration, ce qui cause des gâchis, ou provoque l’encombrement de la cage par des résidus alimentaires non consommés, qui auront à terme tendance à moisir et constitueront donc un risque de mauvaise hygiène.
Enfin, il faut savoir que la réaction du chinchilla à la distribution de nourriture constitue un excellent indice de son état général. Un animal en bonne santé physique et morale aura, au moment du repas, un comportement caractéristique : vif, alerte, animé, quémandeur, etc. Un animal malade se montrera au contraire distant et apathique. Pour utiliser efficacement cet excellent baromètre, il faut non seulement éviter de gaver les animaux, mais aussi, dans la mesure du possible, leur distribuer la nourriture à heure fixe.
Deux solutions : soit une seule distribution quotidienne le soir, heure à laquelle débute l’activité du chinchilla (n’oublions pas que c’est un animal crépusculaire) ; soit deux distributions quotidiennes, le foin étant donné le matin et les granulés le soir – ce système, bien que plus contraignant, étant sans doute préférable.